Découvrez une cannebergerie et suivez l'odeur du cake de circonstance
Là,
tout de suite, maintenant, ici... Ça sent bon. Si bon. Il y avait
longtemps que je n'avais pas pris le temps de m'offrir ce plaisir.
J'avais presque oublié cette odeur de cake si rassurante, si
réconfortante, celle qui réchauffe la maison tout entière et vous
confirme que la journée va se terminer tout en douceur. En fin de
soirée, les odeurs parfumées de cakes, de tartes ou de petits gâteaux
me semblent encore plus perceptibles, parfois même malgré ma fatigue. Et
puis aujourd'hui, j'avais tant à faire, tant d'endroits où me rendre au
pas de course que je n'ai rien «senti», du petit matin à l'heure du
souper tout juste terminé. Et ce n'est qu'en vous écrivant, là, tout de
suite, maintenant, ici... que je souffle un peu, que mon esprit se
calme et que ce parfum me ravit. Celui de cet instant précis émane d'un
cake au yaourt tout moelleux, bien citronné et adouci par le sirop
d'érable. Mais par leur caractère vif et acidulé, nos précieuses perles
rouges, ces canneberges de chez nous, redonnent du mordant à ce cake où
se cachent aussi quelques graines de pavot bleu.
Mais avant de se perdre dans mon cake (puis plus tard dans mon estomac), les canneberges passent par tout un processus, que connaissent les grands fans et les curieux de nature, mais qu'ignorent encore bien des gens... tout aussi fans et curieux quand même, je l'espère! Je l'espère d'autant plus que je m'apprête à vous partager les grandes lignes de mon agréable sortie du 11 octobre dernier. Je me suis rendue au Centre d'interprétation de la canneberge à Saint-Louis-de-Brandford, village des Bois-Francs du Centre-du-Québec (à 2 heures de Montréal). Non seulement y avons-nous appris l'histoire de la canneberge au Québec, ses vertus thérapeutiques et nutritives, sa culture et ses méthodes de cueillette, mais nous nous sommes également rendus directement dans les champs pour assister à TOUTES les étapes de la récolte de cette bille lustrée au goût unique et aux mille et une applications en cuisine.
Outre mes photos et mon expérience personnelle, je vous partage ici des extraits de textes trouvés sur Grand Québec, un site québécois très informatif grâce auquel j'ai moi-même appris quelques détails plutôt intéressants sur mon coin de pays! Si vous désirez en savoir plus sur l'histoire et les richesses du Québec, je vous encourage chaleureusement à aller y faire une petite visite virtuelle.
SAINT-LOUIS-DE-BRANDFORD, CAPITALE DE LA CANNEBERGE
Le
village est connu surtout pour son titre de capitale de la canneberge
du Centre-du-Québec. Étant donné que le Canada est le deuxième
producteur de canneberges au
monde après son voisin du sud, que le Québec récolte entre 80% et 90% des
canneberges canadiennes et que dans le Centre-du-Québec se concentre
plus de 70% de la production et de la transformation de la
canneberge, on tire une conclusion simple et logique :
Saint-Louis-de-Blandford est la capitale mondiale de la canneberge (ou
presque).
À gauche, un champ «sec». À droite, un champ inondé que l'on a «gigoté» et qui est en pleine récolte
POMMES DES PRÉS, ATOCAS, POIS DE FAGNE, AIRELLES OU CRANBERRIES?
Qu'on
les trouve dans le dictionnaire ou dans le langage populaire, plusieurs
mots servent à désigner ce petit fruit reconnu pour ces multiples
vertus, mais pour parler du petit fruit des Québécois, aucun mot
n'est aussi juste que celui de canneberge.
La canneberge (vaccinium macrocarpon) fait partie de la famille des éricacées. Cette plante porte des feuilles persistantes qui ne tombent qu’une
fois tous les deux ans. La plante ne dépasse pas trente centimètres de
haut. C’est une plante rampante, dotée de racines qui s'étalent
sur une grande surface. Elle pousse à l'air libre sur les sols acides
et sablonneux. Ses baies acidulées se développent sur les pousses
verticales issues des tiges rampantes. En les couvrant de sable, les tiges horizontales de la canneberge
peuvent s’enraciner et propager le réseau du système racinaire. Un plant de canneberge vit jusqu’à cent ans ou plus.
Par ailleurs, soulignons les qualités médicinales et nutritionnelles de la canneberge. Sa couleur en explique quelques-unes d'entre elles, car celle-ci est due à la présence de composés flavonoïdes (anthocyanines). Ceux-ci possèdent des propriétés antioxydantes, antimicrobiennes et anti-cholestérol qui aident l’organisme à se débarrasser des radicaux libres associés à l’apparition de certaines maladies chroniques, ainsi qu’à lutter contre les infections urinaires et les maladies cardiovasculaires. En outre, elle est dépourvue de sodium et contient peu de sucre et de protéines. De plus, la canneberge est une excellente source de vitamine C. On dit aussi qu'elle limite la formation de plaques dentaires qui cause les maladies des gencives - gingivite et parondontite - et qu’elle diminue le cholestérol sanguin, mais les résultats de ces recherches ne sont pas définitifs.
LA PRODUCTION ET L'INDUSTRIE DE LA CANNEBERGE
Non, détrompez-vous, les canneberges ne poussent pas dans l’eau. La canneberge pousse à l’air libre et c’est, comme la vigne, une plante rampante avec
des racines qui s'étalent sur une vaste surface qui peut s’étendre sur
une longueur de deux mètres ou plus. La canneberge aime
un climat frais et une période d’environ trois ans est nécessaire
avant qu’une plante produise des fruits en quantité suffisante pour
être récoltés. L’idée répandue que la canneberge pousse dans l'eau
provient du fait que les canneberges sont récoltées dans l'eau. C’est
simple, la canneberge
flotte à la surface de l´eau grâce aux poches d’air qui se trouvent à
l’intérieur des fruits, c’est pourquoi la récolte est tellement plus
facile quand on utilise ses capacités naturelles à flotter.
Chaque plantation de canneberge est entourée de digues de 1 à 2 mètres de hauteur. Au temps de la récolte, chaque champ ainsi entouré est inondé d’eau. La plante est donc sous l’eau et la batteuse mécanique permet de détacher les fruits de la plante sans qu’aucun dommage ne soit causé aux racines ni aux feuilles. Les fruits ou les baies se mettent donc à flotter.
Puis, armés d'un long
«boudin», les récolteurs ramène tranquillement et patiemment les
petites billes flottantes près des bords et les dirigent vers la pompe
menant aux récipients. Envoyées dans le centre de réception, les canneberges sont
nettoyées, triées selon la couleur et leurs conditions générales. Des
canneberges de classe A sont destinées à la vente au détail pour
l’Action de grâce. Le reste est congelé afin de conserver la qualité
naturelle des baies. Différents produits peuvent être présentés pendant
toute l'année, selon la demande du public.
À l'échelle mondiale, ce sont les États-Unis qui alimentent 85% de la
production de canneberges principalement dans les États du
Massachusetts, du Wisconsin, du New Jersey, en Orégon et dans l’État de
Washington. Le
Canada suit les États-Unis avec 29 mille tonnes, soit environ 12%
de la production mondiale. De 1990 à nos jours, la production
canadienne a triplé grâce à l’augmentation des plantations et à
l’amélioration des rendements et de la technologie développée au
Québec. Notre province produit environ 80% de la production canadienne
de canneberges, mais la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick, la
Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve ont aussi leurs
plantations commerciales. Environ deux tiers de la production du Québec
est achetée et transformée par trois entreprises du Centre-du-Québec.
Il faut souligner que c’est au Québec que les canneberges biologiques sont produites et que la récolte de fruits biologiques représente plus de 2 mille tonnes, soit 15% de la production totale québécoise. Aujourd’hui, c’est l’entreprise Canneberge Bieler qui agit comme chef de fil «cannebergien» dans ce créneau au Canada. Elle est suivie par Fruits d’Or. L’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ) regroupe aujourd’hui une quarantaine de producteurs. Toute nouvelle entreprise qui veut travailler dans ce secteur doit obtenir un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement du Québec.
La canneberge se commercialise sous forme de fruits frais, fruits entiers congelés, concentrés de jus, fruits déshydratés, fruits en sauce, coulis, fruits confis, etc. Lors de ma visite, j'ai aussi appris que des chercheurs tentent à l'heure actuelle de développer des procédés permettant de fabriquer d'autres dérivés de la canneberge, comme de la farine et de l'huile de canneberge!
Source des textes: grandquebec.com
Et maintenant qu'on les a
entre les mains, on en fait quoi? On leur fait honneur. Et la voilà de
nouveau qui entre en scène, là, tout de suite, maintenant, ici, vous savez, cette
odeur...
Cake canneberges-citron au yaourt et au pavot bleu
Ingrédients
- 60 ml de sirop d'érable
- 1 oeuf
- 1 c. à soupe d'huile végétale
- 50 ml de lait de soya
- 1 tasse de yaourt de brebis à la vanille
- le zeste et le jus de 2 citrons
- 3/4 tasse de canneberges fraîches
- 1 tasse (140 g) de farine blanche non blanchie bio
- 1 tasse (140 g) de farine de blé entier bio
- 1 c. à thé de bicarbonate de sodium
- 2 c. à soupe de graines de pavot bleu
Préparation
- Préchauffer le four à 350 degrés F.
- Graisser légèrement un moule à cake et le tapisser de papier parchemin (pour faciliter le démoulage).
- Mélanger le sirop d'érable, l'huile et l'oeuf dans un premier bol. Incorporer le lait de soya et le yogourt, le jus des citrons et les canneberges. Bien brasser.
- Dans un deuxième bol, mélanger les farines, le bicarbonate de sodium, le zeste des citrons et les graines de pavot.
- Incorporer le mélange d'ingrédients liquides et mélanger pour amalgamer. Étendre la préparation (elle sera épaisse et collante) dans le moule et faire cuire environ 55 minutes.
- Laisser refroidir avant de démouler.